samedi 30 avril 2011

sans titre



C'est fini pour l'instant; il n'y aura plus de texte jusqu'à l'expo; des tableaux, oui, au fur et à mesure qu'ils sortent, mais plus de mots. Trop difficiles; trop de répétitions; inutiles.

vendredi 29 avril 2011

mardi 26 avril 2011


Les petits fours étaient excellents; surtout vers la fin. Les canapés du début étaient un peu secs et chichement recouverts d'une garniture sans grand intérêt mais ils furent suivis de chinoiseries d'excellente qualité. Dim sims parfumés à la cannelle, rouleaux de printemps au poisson et au gingembre, brochettes de crevettes au piment et à la citronnelle, vraiment impeccable. Les nems n'étaient pas aussi bons que ceux que je fais mais il ne faut quand même pas trop en demander. Et pour finir on nous servit une tarte aux framboise tout à fait correcte. Le tout arrosé d'un planteur de bonne tenue et de gin and tonic à suffisance. Je ne regrette pas le prix de la barge.
Les discours par contre étaient insipides. Bien écrits mais insipides. Il y en eut quatre en tout; quatre panégyriques prononcés par un ministre courtois et mollasson, effet de l'âge ou de la température, tous prononcés en l'honneur des quatre récipiendaires des décorations des arts et lettres. Deux hommes, deux femmes; deux mahorais, deux wazungu. Difficile de faire plus équilibré. Mitterrand a fait son boulot de ministre c'est à dire qu'il a tout trouvé très bien, fort en émotion, esthétiquement révélateur, riche de promesses, la mosquée de Tsingoni et ce qui reste de l'usine sucrière de Soulou lui ayant sans doute fait oublier la villa Médicis et il a assuré toutes celles et tous ceux qui attendaient de passer à table qu'il s'occuperait lui même personnellement de préserver et de développer la culture et les traditions mahoraises. Plus Mayotte va être département plus elle va être mahoraise; c'est ça qui l'est chouette.
Un qui jubilait c'était Mikidache; parce qu'il s'est vu hissé à la chevalerie des arts et lettres, deux parce que le directeur de la DILCE n'était pas venu, boudant dans son coin, boycottant la visite du ministre, trois parce que naturellement Mikidache a pu défendre la cause de tous les artistes de Mayotte, et on sait désormais qu'ils sont nombreux, mentionnant même les peintres, sans doute une première sous ces latitudes. Bref le directeur de la DILCE a du souci à se faire, Mikidache est sur ses fumées.
Et pendant de temps là, à Mtsapéré, un anjouanais mourait sous les coups d'un policier de l'air et des frontières; premier d'une série à venir. Tout va bien dans le 101ème département puisqu'on vous le dit..

samedi 23 avril 2011

Mayotte, un île d'artistes




"Mayotte est une île d'artistes." (Mayotte Hebdo du 23 avril)

C'est pas moi qui le dit mais c'est le directeur des affaires culturelles, pardon, de l'Ingénierie Culturelle. La DILCE ça s'appelle; dedans il y a le mot Direction, le mot Ingénierie (une sorte de régie mais beaucoup plus classe que régie), il y a le mot Culturel bien naturellement, plus deux autres mots que je n'ai pas retenus. C'est un des directeurs en fait puisqu'il y a déjà un directeur des affaires culturelles qui travaille à la préfecture, un blanc, et un autre directeur des affaires culturelles qui travaille au conseil général, un Mahorais. C'est ce dernier qui nous affirme que Mayotte est une île d'artistes. Ça m'aura échappé. Je me demande si ça ne vaut pas mieux d'être sourd que d'entendre des bêtises pareilles. Le directeur de la DILCE doit avoir beaucoup de choses à se faire pardonner, c'est pas possible autrement. Ou alors il n'a aucune idée de ce qu'est un artiste, ce qui est tout à fait vraisemblable. "Le problème, poursuit-il, c'est que les artistes mahorais sont isolés et bâillonnés." Rien que ça. Les camps de concentration ne sont pas loin avec port obligatoire de l'hippocampe rose. Bâillonnés les artistes?? Les hommes peut-être mais leurs femmes surement pas. "A Mayotte les Mahorais, pardon les artistes, ne bénéficient pas des fonds de la coopération régionale, ni des fonds d'échange et d'aide à la création, ni du fond européen de développement." Bon sang mais c'est bien sur, c'est une question d'argent. Il suffirait de construire des salles de spectacle, couvertes et climatisées cela va sans dire pour qu'on y crée du bon théâtre, il suffirait qu'on ouvre des lieux d'exposition clairs et vastes pour que s'y accrochent de bons tableaux, il suffirait de bâtir un Zénith pour que naisse un Alpha Blondy.
Ça tombe bien, le ministre de la culture, Mr Frédéric Mitterand arrive lundi; on va pouvoir lui demander tout ça et, plus important encore, on va pouvoir faire savoir qu'on lui a demandé tout ça.
Comprenne qui pourra mais j'ai reçu de la préfecture un carton d'invitation au cocktail dinatoire de lundi soir, là où sera le ministre. Je me suis fendu d'une chemise blanche toute neuve (quarante euros tout de même), si j'ai le temps je vais cirer mes chaussures, me couper les poils du nez et des oreilles et je vais prier pour que ma voiture ne tombe pas en panne sur le chemin de la barge. Il ne faut pas que j'oublie d'éteindre mon portable ni de prendre quelques cartes de visite. Je ne fais pas de souci pour les boissons mais pourvu que les petits fours soient bons.
Je vous tiens au courant.





mardi 19 avril 2011

sans fucking commentaire



Sans fucking commentaire parce qu'il y en a quand même ras le fucking cul de n'avoir pas d'avantage de fucking commentaires.
Voilà, c'est dit; et ça va un peu mieux en le disant.
Bloody fucking times...

vendredi 15 avril 2011

La crise, suite...




- En ce moment les gens n'achètent pas de tableaux, dit l'artiste au bourgeois.
- Ah! Mais c'est la crise! répond le bourgeois.
- Ils ne passent même pas jeter un coup d'œil à l'atelier, s'agace l'artiste.
- Ah! Mais puisqu'on vous dit que c'est la crise!! s'impatiente le bourgeois.

Balivernes! D'abord parce que ceux qui achètent habituellement des tableaux ne souffrent pas de la crise. Ensuite parce que pendant la crise les retraites, les salaires et les primes continuent à tomber, ce qui n'arrive pas pendant les vraies crises, que pendant les vacances scolaires les avions sont pleins, sans que les tarifs aient baissé le moins du monde et qu'un aller-retour au Kenya pour quatre personnes, safari compris ça vous coûte 10 000 Euros au bas mot, ce qui représente beaucoup de mes tableaux, lesquels ne sont pas chers, que l'on se rue dans ce nouveau restaurant chinois, " très bien mais pas donné!", bref, j'ai l'impression que ceux qui parlent le plus de la crise sont ceux qui en souffrent le moins. Lorsque le pauvre bougre souffre de la crise il se passe de manger; lorsque le riche souffre de la crise ils se passe de personnel. Le pauvre rogne sur l'important, voire l'essentiel, le riche rogne sur les salaires ou ses "ressources humaines". La crise est ainsi devenue une justification commode et passe partout pour que ceux qui ont le plus demandent un peu plus encore à ceux qui ont le moins. Vieille histoire.
La crise rend possibles des comportements qui étaient jusqu'alors plus retenus; le fort va devenir plus dur avec le faible. Il ne va pas demander de ristourne à Carrefour, à EdF ou à son avocat mais il va être intraitable avec l'artisan, l'ouvrier, le manœuvre. Et avec l'artiste aussi, ce qui est regrettable. "Ah! Mais c'est la crise! Tout le monde doit faire des sacrifices!"
Ce que je crois c'est que la crise ne réduit pas tant que ça le niveau des dépenses mais qu'elle en modifie la distribution. Loin de freiner ce qui de toute évidence fragilise notre système occidentalo-libéral la crise semble au contraire accentuer la doxa générale, à savoir "consommer, s'amuser, rester jeune". Le beau, le durable, l'original n'ont pas la moindre chance face au vulgaire au banal à l'éphémère. Rien de bon, rien de salvateur ne sortira donc de cette crise qui s'apparente plus à un symptôme, au sens médical du terme. Le bon peuple veut se perdre; pas de problème, il se perdra. Et la démocratie finalement n'aura vécu que le temps de l'aisance.

Et mes tableaux dans tout ça?

Histoire à suivre...



mercredi 6 avril 2011

La crise


Visite inamicale cette semaine; signe des temps. Trois femmes désœuvrées, épouses de fonctionnaires de passage, venues sans prévenir, naturellement, furetant partout dans l'atelier, inspectant la cuisine, pénétrant dans mon espace bureau, ce que je ne supporte pas et je le leur ai dit. "Oh mais, comme tout était ouvert je pensais que..." On reste calme et on ne fait pas de réflexion; les temps sont très durs en ce moment, aucune vente depuis la mi décembre et on ne veut pas perdre ne serait-ce que l'espoir d'un client. On me demande le prix de tout et on trouve tout "un peu cher". Et cette question pour finir:"Puisque c'est la crise, est-ce qu'il y a des soldes?" Sur le coup j'en suis resté sans voix. Après coup je suis furieux. La crise? C'est quand ceux qui n'en souffrent pas profitent de ceux qui en souffrent.

samedi 2 avril 2011

La Paix bordel; LA PAIX !!





"Quand je fais un tableau je veux dire quelque chose qui rassure;" dixit Van Gogh.

Il était rassuré le père Van Gogh? Il l'était tellement qu'il a vécu à moitié fou, comme un sauvage et qu'il s'est suicidé. J'aurais quant à moi remplacé le verbe "rassurer" par "apaiser" et à ce détail près je reprends cette phrase complètement à mon compte. "Quand je fais un tableau je veux dire quelque chose qui apaise;" Il est en paix le père Marcel? Il l'est tellement qu'il est de plus en plus irrascible, tourne au misanthrope et devient de plus en plus con semble-t-il. Deux exemples qui montrent que la peinture n'a rigoureusement rien à voir avec la réalité. Et pourtant, dans les deux cas on s'obstine à faire du beau, du paisible, du rassurant.
Ça ne va vraiment pas en ce moment et pourtant je ne changerais de peinture pour rien au monde. S'échiner à faire du beau tout en hurlant sa colère au monde. C'est une maladie ça?