lundi 31 décembre 2012

Bonne année 2013 à toutes et tous/ Happy new year to you all

Franchement, sur les plans économiques et politiques je m'attends au pire. Mais je m'y attendais déjà pour 2012 alors va savoir...
Santé, oui, il en faudra toujours, et harmonie, le plus possible, le plus souvent possible et avec le plus de gens possible.


Les tableaux sont les deux derniers en couleur de l'année. Celui de Moustoifa est destiné à ma mère, qui veut un portrait de son petit fils noir. Elle l'aura en février.

Quite frankly I don't think it will be that a good year on economical and political levels; but I thought the same of 2012 so...
Health, yes, one always need plenty, and harmony, the most of it as possible the most often with the largest number of people.
Those are the last paintings "in color" of the year. My mother wanted a portrait of her black grand son and she will get Moustoifa's portrait in February.


samedi 29 décembre 2012

presque fini pour cette année

Un des derniers noir et blancs. Il y en a quatre autres, qui sont des reprises de travaux effectués précédemment et que je présenterai l'année prochaine. (bientôt)

One of the latest black and white. There are four others actually, which are paintings close to paintings which were done before. I'll show them next year. (soon)

dimanche 16 décembre 2012

Hello Soeuf





Portrait de Soeuf el Badawi, ex journaliste, acteur, metteur en scène et grand causeur comorien vivant à Moroni. Sans le faire exprès je lui ai donné l'allure d'un condottière hantant ou rôdant aux abords des geôles du pouvoir. Je trouve que ça lui va bien.

dimanche 2 décembre 2012

Expo Moroni; premier bilan

Si l’on considère que les Mahorais sont des comoriens, ce que je le fais très volontiers, la toute première conclusion de ces deux semaines et demi d’exposition c’est que j’aurai vu plus de comoriens devant mon travail en seize jours qu’en dix neuf ans à Mayotte. Plus d’intérêt, plus de curiosité, plus de questions posées et, ce qui est peut-être le plus significatif, plus de deuxièmes ou troisièmes visites, ces badauds qui viennent une première fois, et qui reviennent jeter un autre coup d’œil. Mes déplacements précédents en Grande Comore me l’avaient fait deviner ; aujourd’hui je confirme. J’ai pu rencontrer aussi d’autres artistes, écrivains, acteurs alors qu’à Mayotte ces gens là me sont étrangers. Un blanc a mis une option sur un tableau (le grain) et un Comorien en a acheté deux autres dont l’autoportrait, ce qui n’est pas banal ! D’une façon générale les visiteurs et visiteuses ont tous préféré mes travaux en noir et blanc avec touches de couleur, ce qui me fait plaisir et m’exaspère à la fois. J’ai une commande de deux grands formats ( 1,30 x 0, 80 ) pour une agence de transport aérien locale et ce sont des noirs et blancs plus couleurs. Trois panneaux de même format intéresseraient un grand hôtel arabe et sans alcool de la ville et ce sont à nouveau des noirs et blancs. Ca me fait plaisir qu’on aime ce que je produis de plus original mais ça me gonfle d’être obligé de produire ce qu’aiment les gens. Tout plaisir obligatoire devient une corvée. Ne nous plaignons cependant pas trop ; un plaisir obligatoire reste plus agréable qu’une corvée obligatoire et j’ai la chance d’expérimenter de temps à autre. L’angoisse est toujours au départ de l’expérimentation et si cette dernière débouche sur un échec on se dira, avec plus ou moins de colère qu’on avait bien raison de douter. Ce qui n’empêchera pas l’expérimentation suivante. La vraie récompense c’est lorsque l’expérience a débouché sur une création nouvelle, harmonieuse et suscitant la fierté de l’apprenti créateur. Même si cela n’arrive que quelques fois par an l’angoisse est alors reléguée au rang d’ingrédient qu’on ne mangerait pas seul mais dont le plat qu’on a confectionné ne peut se passer. Six et peut-être huit tableaux à faire pour la scène de Moroni. Les Mahorais m’ont-ils jamais demandé la même chose ?
La première conclusion c’est que les Mahorais sont des bourrins. Conclusion un peu hâtive, je le concède mais conclusion tout de même. Il existe plein d’explications historiques et culturelles qui nous proposent d’autres conclusions. Sans doute mais à ce stade de ma réflexion et pour aujourd’hui ma première conclusion me convient. Nous nuancerons plus tard. Inch’Allah.

jeudi 29 novembre 2012

retour et emmerdes


Retour de Moroni lundi. Pour apprendre qu'en mon absence la voiture avait développé un sérieux problème de moteur. Très sérieux même puisqu'on parlait de défaillance de la lubrification. On attend un jour que le mécano se prononce; on attend un autre jour parce qu'il n'a pas que ça à faire et le verdict tombe, plus vite que prévu et moins bon qu'espéré. Le moteur est mort. (Suzuki Samouraï) Si on en trouve un d'occase ça va me coûter entre 1200 et 1500 Euros tout compris, sinon il me faudra changer de voiture. Je ne suis pas content après Moustoifa qui a roulé alors que s'était allumé le voyant d'huile. (je pensais que c'était un avertissement, comme la jauge à essence!) je ne suis pas content non plus qu'il ait confié la voiture à des copains à lui, mécaniciens immédiatement disponibles maistrès très magnégnés, qui ont ruiné toute chance de récupération si d'aventure il y en avait eu une, en foirant des pas de vis par exemple. Moustoifa n'est pas content après moi qui refuse de payer la réparation merdique qui m'a coûté des pièces inutiles et un moteur cassé alors qu'il s'est engagé à payer les gougnafiers à molette. Et moi je ne suis pas content après moi pour avoir laissé à Moustoifa, conducteur sérieux et prudent mais inexpérimenté le soin d'une voiture geignarde et souffreteuse pendant les trois semaines de mon séjour à Moroni. Je voulais faire plaisir à Moustoifa en lui confiant la voiture pendant mon absence et voyez où j'en suis. Moustoifa voulait me faire plaisir en m'offrant une voiture réparée à mon arrivée à Moroni et voyez où nous en sommes.
Pas l'argent qu'il faut pour l'instant; la suite est donc toute simple: location ou prèt de voiture une fois tous les dix jours en moyenne pour aller chercher tout ce qui est lourd et volumineux. Marche à pied le reste du temps. Si seulement ça pouvait me faire maigrir... Moustoifa n'a pas de chance; son scooter tombe en panne au même moment; un gros truc lui aussi.
Je pense à mon père, qui avait l'habitude de dire dans ces situations: "quand la misère s'fout sur les poules, le diable ne les ferait point pondre!" Repose en paix Jo et trouve moi un moteur de Suzuki Samuraï.

vendredi 9 novembre 2012

Expo à Moroni

Ici tout va un peu plus lentement qu'ailleurs mais on y arrive quand même. Le vernissage prévu pour ce soir a eu lieu... avant hier! Ma charmante organisatrice n'a pas paniqué; je n'ai donc pas paniqué non plus. Les châssis ont été livrés à tant et en très bon état, les invités sont venus et tout le monde était content. Une seule vente de tableau cependant ce qui n'est pas terrible mais était prévu. Jamais vu autant de Comoriens à une de mes expos. Les hommes sont cordiaux et intéressés, les femmes sont aimables, le travail est fait correctement et à l'heure, bref on est pas à Mayotte et ça fait des vacances. Histoire à suivre

Everything is a little slower around here but we get there eventually. The vernissage was to be held tonight but it happened... the day before yesterday. The charming lady who organised the event didn't panic, thus I didn't panic either. The stretcher frames were delivered on time and in top condition, the invited guests came and everyone was happy. Just one painting sold though. (The old boats, Rod, unfortunately; I'l have to try and make another one for you on the same topic and in any case we'll proceed as planed) I've never seen as many Comorian people attending one of my exhibitions. Men are friendly and ask questions; women are smiling, the job is done correctly and on time, to sum it up we are not in Maore and that's holidays to me. Story to be continued

samedi 3 novembre 2012

sur le départ

This is a big one; 2 m x 1,20.  It will go to la Réunion in december. Strange how la Réunion has become a topic in conversation lately. As if something should happen there in a short future. We'll see...

mercredi 31 octobre 2012

rivière

Encore trois jours de travail puis deux jours de rangement puis une heure pour préparer la valise et après c'est les vacances. Ou presque. Ce sera différent en tout cas. Je vais essayer de tenir un journal de mes trois semaines aux Comores.

Another three days work then two days to tidy up a little and an hour to pack my case; holidays then; almost. It will be different in any case. I'll try to keep a diary during my three weeks there. See you shortly then

vendredi 26 octobre 2012

Assalam / La paix / Peace

C'est ce qui est écrit sur la couverture du livre. Du moins s'il faut en croire mon neveu, qui m'a fourni le graphisme. Ce sera le dernier des tableaux que j'emmènerai à Moroni. Ça aurait tout aussi bien pu être le premier d'entre eux. A tout seigneur n'est ce pas... Une reprise lui aussi puisqu'en six ans j'ai peint ce sujet deux fois en couleur et deux fois en noir et blanc. Je tenais absolument à arriver à Moroni avec ce travail. C'est donc terminé. Les tableaux sont décloués de leurs châssis, roulés dans un tube en plastique et mon avion part lundi en huit. Tout ce qui suivra sera expérience nouvelle et apprentissage.

That's what's written on the cover of the book. If my nephew is to be believed since he gave me the arabic word. This is the last one of the paintings I'll take with me to Moroni. It could habe been the first one of them just as well. In the past six years I've painted this subject twice with colours and twice with black and just a little colour. I wanted very much to come to Moroni with this picture. It's all over then. The paintings are off their stretchers, rolled in a plastic tube and my flight is due on Monday the 5th. All that is coming next will be new experience and apprenticeship.

mercredi 24 octobre 2012

Le Marcel






Ce tableau est une reprise. C'est la troisième fois que je le fais. Le premier, sur panneau de bois est à Mayotte; le second, sur toile est en métropole et celui ci finira peut-être aux Comores. Lorsque j'ai demandé au danseur anjouanais qui a posé pour moi d'exprimer ce qui était pour lui l'esclavage il a tout de suite pris cette attitude, laquelle me fait irrésistiblement penser aux attitudes que Michel Ange avait données à ses esclaves de marbre. J'en tirerais volontiers la conclusion que les rapports qu'entretenaient les Italiens du seizième siècle avec le corps et la domination étaient les mêmes que ceux que vivent aujourd'hui les comoriens de Anjouan. Autres temps, autres lieux, même réactions.
Ce tableau ira aussi à Moroni dans deux semaines maintenant.

I've done this painting three times. The first one is in Mayotte, the second one is in France and this one may end up in the Comoros. When I asked the dancer from Anjouan to mime what he felt was a slave he just took that pose, which reminded me at once of the attitude Michel Angelo gave to his slaves carved in marble. I now tend to think that the way people of sixteenth century Italy lived with their bodies and how they pictured domination was very close to the feelings of the people from the Comoros in today's time.

lundi 22 octobre 2012

La médina de Mutsamudu






Ce tableau ira aussi à Moroni pour mon expo de novembre. Encore deux après celui là et le compte sera bon.

This painting will also go to Moroni for my exhibition there. Another two to come and this will be it.

samedi 20 octobre 2012


Ce tableau fera partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre. Encore deux et ce sera fini.

jeudi 18 octobre 2012

Ce tableau fera partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre.
Rien d'autre à dire pour l'instant.

mardi 16 octobre 2012

la patate

Ce tableau fera partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre. Pour tout renseignements contacter Hissane Guy au 00269-769 25 72 ou au 00269  332 56 16

dimanche 14 octobre 2012

Pas de titre aujourd'hui



Ces deux tableaux font eux aussi partie de ceux qui seront exposés très bientôt maintenant à Moroni, capitale des Comores.

jeudi 11 octobre 2012

Malavuni (la campagne)

Ce tableau fera partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre. Pour tout renseignement contacter Hissane Guy au 00269-769 25 72 ou au 00269  332 56 16


 Malavuni ça veut dire "la campagne". Celle où l'on transpire, pas celle qu'on contemple. Personne n'y habite.



Malavuni means "country"; the sort of country you sweat for, not the one you gaze at. Who wants to live there?

mercredi 10 octobre 2012

Banga soleil

Ce tableau fait partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre.
Ca se rapproche.

Getting closer

lundi 8 octobre 2012

openning

Ce tableau fait partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre.
Je vais prendre mon billet d'avion demain. On m'a promis je crois une résidence les pieds dans l'eau pendant trois semaines. Trois semaines pendant lesquelles je vais lire, écrire, marcher, parler avec les gens. Seigneur! J'ai besoin de ça. Pas de peinture, pas de dessin, juste un peu de photos

I'll book my flight tomorow. I'm told I'll live in a house on the beach for three weeks. During these three weeks I'll read, write, walk and talk with people. I need that. No painting, no drawing, nothing. Just photography.

samedi 6 octobre 2012

lessive à Kwalé


Ce tableau fait partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre. Pour tout renseignement contacter Hissane au 00269-769 25 72 ou au 00269  332 56 16

jeudi 4 octobre 2012

Exercices, suite et fin



C'est bien naturellement faux de dire que c'est la fin des exercices puisque tout tableau est un nouvel exercice mais ces deux derniers portraits marquent la fin d'une série de dix , sur une seule toile, laquelle ira à Moroni. Ce travail m'aura permis de renouer avec un genre que j'affectionnais beaucoup à une époque mais que j'avais délaissé par manque d'assurance en mon dessin. J'ai également renoué avec la matière. J'en suis heureux; c'est un peu comme reprendre contact avec de vieilles retrouvailles. Le jeune homme au kofié s'appelle Moustoifa Séjour; il cherche un travail dans le froid et la clim. Toute offre sérieuse d'emploi sera récompensée par un tableau.

In English now
Obviously it's wrong to say that this is the end of my exercises since each new painting is a new exercise but these last two portraits are the end of a set of ten, on one canvass, which will go to Moroni. Painting those made me work on a genre I liked much at some stage but that I left aside for a while for lack of confidence in my drawing skills. I was also pleased to handle matter. That was nice; a little like getting back in touch with old acquaintances. The young man with the kofié is called Moustoifa Séjour. He's looking for a job doing with refrigeration and air conditionning. Any serious job offer will be rewarded with a painting.

mercredi 3 octobre 2012

Le grain the squall

Le tableau ci dessus est destiné à l'exposition de Moroni et le billet ci dessous est celui du Upanga d'octobre.

Démission ou soumission?



Octobre 2012

 Démission ou soumission ?

A chaque fois qu’il y a une manifestation des jeunes de Kaweni ou d’ailleurs la presse mahoraise, quotidienne ou hebdomadaire utilise deux expressions : enfants gâtés et adultes démissionnaires, lesquels adultes se signalent par une absence totale d’autorité sur les jeunes, qu’ils s’abstiennent de remettre au pas et auxquels ils n’ont semble-t-il fixé aucune limite. Et tous les métros de hurler à la mort face à une situation qu’il serait selon eux très facile de corriger puisqu’il suffirait aux parents de parler de la grosse dent pour que les chenapans s’assagissent et se mettent au lit de bonne heure.

Dans une famille mahoraise de sept, huit enfants et plus la mère est très souvent seule à la maison. Elle n’est pas toute seule à être seule puisqu’elle a avec elle sa mère et ses sœurs et ses tantes et les brus de ses tantes et les mères des sœurs des cousines de celles ci, plus quelques copines qui vont et viennent. La mère ne peut donc pas être partout. Elle s’occupe de la partie administrative, inscription à l’école, recherches d’allocations, elle fait les courses et prépare les repas, ce qui fait déjà pas mal et pour le reste elle confie souvent et le plus naturellement du monde le soin et l’encadrement de ses enfants aux autres femmes de la fratrie. La mère ne démissionne pas, elle délègue. Le père de son côté est absent et s’il continue à remplir le frigo après l’avoir acheté, s’il entretient sa voiture, s’il fait le taxi pour toutes ces dames, s’il emmène les garçons à la mosquée dans les occasions qui comptent et s’il les corrige rudement lorsqu’ils ont déshonoré la famille alors personne ne se plaindra qu’il ne soit pas là plus souvent. Serait-il plus présent d’ailleurs qu’on se demanderait vite, et à haute voix, ce qu’un homme peut bien faire à être toujours fourré dans les jupes des femmes, lesquelles n’hésiteront pas alors à le traiter de « sarambavi »* ce qu’aucun homme n’acceptera volontiers. Le père ne démissionne pas il obéit à la loi des femmes.

Dans ce contexte les enfants sont nourris, protégés, soignés du mieux qu’il est possible. Des enfants on attend principalement qu’ils n’apportent aucun déshonneur à la famille, c'est-à-dire pas de vol, pas de viol, pas de comportement associal, marginal ou scandaleux. Pour tout le reste les enfants se débrouillent.. Les filles sont surveillées et dorment à la maison ; les garçons sont libres de leurs déplacements et dorment entre amis. Les préoccupations des enfants ne sont pas celles des adultes, qui se souviennent qu’ils ont été enfants, et qui se souviennent donc qu’ils ont survécu aux épreuves sans en faire tout un plat, sans avoir besoin de cellules psychologiques, sans trouver ni d’ailleurs sans rechercher de consolation particulière. Les problèmes des enfants se règlent entre enfants et solliciter l’appui d’un adulte c’est déroger aux codes et admettre un échec. Il en a toujours été ainsi.
Quand dans un village il y a une douzaine de fratries comptant chacune six à huit gamins les parents, souvent illettrés, ne peuvent pas assumer leur éducation. Les codes de fonctionnement en société ne pourront être transmis qu’au sein des classes d’âge et dans le cadre des hiérarchisations croisées, horizontales dans une même classe d’âge et verticale d’une classe à une autre. Cette hiérarchisation, bien que basée sur la pression morale ou physique est peu violente puisqu'admise par l'ensemble des acteurs. C’est elle qui va permettre à l’agression intra spécifique d’être inhibée sous la forme de rites, très largement inconscients, qui seront à la source de toute culture. Il est donc faux ici à Mayotte de parler de démission des adultes ; il faut parler au contraire de soumission puisque les adultes ne font que se soumettre à un ordre qui les a formés et au sein duquel ils ont grandi.
Les gènes se transmettent par les parents et la culture se transmet par l’enfance. Image réductrice mais pas totalement fausse à Mayotte dont les enfants ne sont pas « gâtés » ; ils ont été éduqués ainsi par des adultes qui ont eux-mêmes été éduqués comme ça. On retrouvera donc chez bien des adultes les mêmes caractéristiques que chez les enfants livrés à eux-mêmes, à savoir un comportement immodéré et immature, peu de considération à l’égard d’autrui, sautes d’humeur fréquentes, incapacité à attendre une gratification.  Ce dont se plaignent métros et journalistes c’est d’une différence culturelle. Pas simple à changer. Quelques familles, les plus instruites, les plus à l’aise financièrement, les plus ouvertes sur les autres cultures transmettent d’autres codes. Le changement ne peut venir que de l’accroissement du nombre de ces familles. Il va donc falloir du temps. Beaucoup de temps. Sauf s’il y a soudainement beaucoup plus d’argent et de travail disponibles. On peut toujours réclamer.

* sarambavi :  éfféminé ; assez proche de drag queen



mardi 2 octobre 2012

Exercices, suite...


Deux autres petits portraits...

Les toits de Mutsamudu à Anjouan


Ce tableau fait partie de ceux qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre.
Merci aux Sabatié



Vilain temps à Mayotte où femmes et enfants expriment leur frustration de façon très irrationnelle. Les hommes, les pères, les élus regardent, impuissants. Le matriarcat est LA force constitutive de Mayotte; pas la république.

In English now

Grim weaher forecast on Maore with women and children demonstrating in a very irrational way for futile reasons. Men, fathers, politicians stand by powerless and do nothing. Matriarcat is the constitutive strength in Maore; not the republican laws.

lundi 1 octobre 2012

Exercices, suite..

Deux autres petits portraits


Juste en passant, ça fait quand même un peu chier qu'il n'y ait pas plus de réactions à mes tableaux. Vingt ans de peinture à Mayotte et pas plus de traces que CA! Souvent je m'en tape, Dieu merci, mais de temps en temps je suis fatigué de tant d'indifférence. Je me demande si je ne vais pas me débrancher complètement d'internet; j'y pense de plus en plus. Que le monde aille se faire foutre; ce n'est pas moi qui ait tort.
Merci à la toute petite poignée d'amis qui réagissent et surtout à Olive.

In English now

Hi Rod and Rochi

Another two little portraits
Meanwhile it gives me the shits nevertheless that there should be so few comments and reactions to my paintings. Twenty years of painting in Maore leaving no more interest than THAT! Often I don't give a damn, thanks God but now and then I'm sick and tired with so much indifference. I wonder at times if I'm not going to cut myself off from Internet altogether. I'm toying with the idea. Let the world go and get stuffed; I'm not the one who is wrong.
This note is just a translation of the above and is NOT addressed to you old pal.

dimanche 30 septembre 2012

Grande plaine de la Grande île

Boulot, boulot, dodo. Ca donne ça en vieillissant. Parfois j'en ai marre, j'aimerais bien me distraire mais à faire quoi? Presque tout m'ennuie et presque tout le monde aussi. Je m'en fous un peu, heureusement.
Ce tableau fait partie des 24 qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre. Pour tout renseignement contacter Hissane Guy au 00269-769 25 72 ou au 00269  332 56 16

In English now

Work, work and sleep. That's how it turns out with age. Sometimes I'm fed up with it and I'd like to enjoy myself in another way. But doing what? Almost everything bores me and that goes for most people too. I don't care that much about it, thank God for that.

samedi 29 septembre 2012

Exercices




Je ne sais pas trop quoi faire en ce moment; alors je fais des choses comme ça; juste pour passer le temps; et pour faire joli. En fait je suis à la recherche d'une autre manière de peindre; quelque chose de plus épais, de plus coloré, de plus charnel peut-être. Ça m'occupe; pendant ce temps là je ne fais pas de bêtises et je ne pense pas à la société mahoraise à laquelle je suis de plus en plus étranger.

In English now.

Hi Rod and Rochi

I don't know what to do at the moment; I paint stuff like that then, to pass time and to do nice things. In fact I'm after another way of painting. I'd like something thicker, more colorful, a little fleshier perhaps. It keeps me busy and off the streets and I'm away from the Maore society which is more and more foreign to me.

jeudi 27 septembre 2012

La bourse du travail de Moroni

Pas du tout envie d'écrire en ce moment. Le sentiment que tout a été dit et qu'il ne reste plus qu'à attendre un dénouement quelconque, genre big badaboum, c'est dire à quel point je suis optimiste. Et travailler en attendant. De plus en plus j'ai envie de ne faire QUE ça. Je deviens un vieux croûton et j'adore ça. C'est le reste du monde qui a tort, pas moi. Et avec mon boulot j'espère bien le prouver. Dégage monde cruel et surtout terriblement stupide. Et bonjour aux amis tout de même; et aux autres lecteurs de ce blog.
Et maintenant au boulot.

In English now, for Rod and Rochi

No inclination at all for writing at the moment. That feeling that everything has already been said  and that one has only to wait for some outcome, something big bang like, just showing you how optimistic I am. Keep working meanwhile. I feel more and more like doing just that. I'm progressively turning into an old fart and I love it. The rest of the world is wrong; I'm not. And I expect to prove it with my work. Piss off cruel and unfathomably stupid world. And my regards to my friends still; and to those who read my blog.
Back to work now.

mardi 25 septembre 2012

Fantaisie sous marine N° 3





Ce tableau fera partie des 24 qui seront exposés à Moroni du 9 au 24 novembre.
Renseignements auprès de Hissane Guy au 00269-769 25 72 ou au 00269  332 56 16

dimanche 23 septembre 2012

samedi 22 septembre 2012

Expo Moroni






Fantaisie sous marine N° 2

L'expo se tiendra à Moroni du 9 au 24 novembre

mercredi 19 septembre 2012

Expo à venir



Vue des anciens boutres du port de Moroni. Ce tableau fait partie des 24 qui seront exposés à Moroni à partir du 9 novembre



dimanche 9 septembre 2012

Copies

L'un des deux tableaux est un original; l'autre est une copie. Lequel est lequel? Dans quelques jours je dirai qui a peint l'original.
J'ai envie de faire des copies en ce moment; j'ai surtout envie de sortir un peu du noir et blanc, que j'aime encore mais qui me barbe un brin.


Donc aujourd'hui on a une copie.

mercredi 5 septembre 2012

Rentrée





ra hachiri* ou charivari ?

Cette année nous aurons été gâtés. D’abord les vacances d’été, puis le Ramadan. Vacances d’été ça veut dire beaucoup de gens partis, à commencer par les profs, ce qui fait déjà pas mal de bruit et de monde en moins, sur les routes par exemple, et personne ne s’en plaint. La retenue que le Ramadan impose de facto à la conduite de chacun aura elle aussi été la bienvenue. Vacances plus Ramadan auront ainsi redonné à Mayotte une partie de ses caractéristiques d’antan. Les vieux de la vieille, dont je commence à faire partie, se sont crus, pendant quelques semaines, revenus à l’époque pas si lointaine où on pouvait prendre son temps sur tout, où on pouvait circuler en ville sans qu’on vous fit de gestes obscènes et sans être tentés d’en faire, où on pouvait se garer n’importe comment sans emmerder quiconque, où les vendeuses du bazari, aussi pingres hier qu’aujourd’hui prenaient au moins la peine d’être aimables, voire même, mais plus rarement, souriantes, où on pouvait s’attarder, discuter à loisir, bref on était ramené au temps béni du temps d’avant. Souvenirs souvenirs…

Le Ramadan s’est terminé, les vacances aussi, les profs et les bouchons sont revenus et Mayotte a repris bruyamment contact avec la vraie vie, laquelle s’articule grosso modo autour de deux grands axes, à savoir ses voisins, dont elle veut beaucoup moins et les sous, dont elle veut davantage. Pour les métros fraîchement arrivés les voisins sont ces gens qui viennent des trois autres Comores et c’est d’eux que l’on parlera chaque fois que vous entendrez l’expression « visa Balladur », lequel visa a eu pour premier but de rendre plus difficile la circulation entre Mayotte et ses voisines. Une réussite ; 7 000 morts (à la louche) depuis l’instauration du visa. Et pas un immigrant de moins ; ça c’est une mesure qu’elle est efficace. Problème insoluble, sauf à bombarder les plages d’embarquement ou à mitrailler les kwassas ; Paris le sait depuis longtemps. Alors on tergiverse et de temps à autre on envoie un quarteron de sénateurs qui constatent en soupirant que le visa n’est effectivement pas très utile et que tout ça c’est bien triste et qu’il est devenu impératif et urgent, oui : impératif et urgent de faire quelque chose, ce à quoi, n’en doutez pas une seconde, ils vont s’atteler et abondamment réfléchir une fois rentrés à Paris, promis juré craché par terre. On propose alors de supprimer le visa Balladur, ce qui va occuper les leaderesses de la vie mahoraise et apaiser (peut-être) les indignés pendant une semaine ou deux. Dans l’intervalle les petits meurtres entre amis au Conseil Général disputeront à la vie chère et aux grèves la manchette des gazettes pleurnichardes et la vie continuera comme avant. Et après avoir beaucoup causé de son assouplissement le visa Balladur, maintenu actif, sera vraisemblablement renforcé lorsqu’il sera opportun de faire une gâterie pas chère à un électorat volatil.
L’idéal bien sur serait que les voisins ne viennent plus, soit qu’on les en dissuade soit qu’ils n’y aient plus intérêt. La première hypothèse consisterait à obtenir du gouvernement comorien que sa police fasse obstacle aux départs de kwassas, ce qui est une excellente idée, encore que l’on voie mal pourquoi le gouvernement des Comores voudrait faire plaisir à Mayotte en prenant une décision forcément impopulaire et, du point de vue comorien, parfaitement illégitime. La seconde hypothèse se réaliserait d’elle-même si les Comores étaient plus riches que Mayotte, idée qui fait rire tout le monde, ou si Mayotte était plus pauvre que les Comores, idée qui n’amuse personne. Et pourtant…Il va venir d’où l’argent dont Mayotte a depuis toujours besoin ? Et surtout y en aura-t-il davantage ? Ouiiiiiii ! trépignent les départementalistes obsessionnels. Et ce qui ne vient pas de la France viendra de l’Europe! C’est prévu. Depuis le début. C’est même pour ça qu’on a tant insisté pour que Mayotte soit non seulement française mais aussi département. La France, l’Europe vont nous subventionner, c’est écrit partout dans les textes. Il y a seulement dix ans il était impossible d’envisager que la métropole n’honore pas la dette morale qu’elle avait contractée en gardant Mayotte sous tutelle. Douter de la bonne volonté de la République et de sa solvabilité vous faisait passer au mieux pour un abruti complet au pire pour un ennemi de Mayotte. Comment peut-on aujourd’hui croire et faire croire qu’il y aura plus d’argent à Mayotte alors qu’il y en a de moins en moins ailleurs et que rien n’indique une amélioration ? Si la France faillit, si l’Europe se recentre sur les plus forts, laissant les plus faibles à la porte, ou si elle implose, ce qui est envisageable il est où le plan B pour Mayotte ? Quel politicien s’en fera le héraut ?

*  « ra hachiri » soyons vigilants, slogan politique devenu la devise de Mayotte


Billet paru dans Upanga de septembre