samedi 8 juin 2013

Bugger it all; en français, dépit.

Que suis-je aux yeux de la plupart des gens: une nullité, un excentrique, ou quelqu’un de désagréable. Quelqu’un qui n’a pas de rang dans la société et qui n’en n’aura jamais ; en bref, un parmi les plus insignifiants. Très bien. Même si c’était la vérité j’aimerais qu’un jour mon travail révèle ce qu’un tel excentrique, une telle nullité peut avoir dans le cœur.

C’est mon ambition, qui s’appuie moins sur le dépit que sur l’amour, quoi qu’on en pense.

Bien que je sois souvent dans les affres de la tristesse j’héberge néanmoins de la paix, de la musique et des harmonies pures. Je vois des tableaux ou des dessins dans les cabanes les plus pauvres, dans les recoins les plus sordides. Et c’est ce vers quoi je suis irrésistiblement attiré.
(Vincent Van Gogh: lettre à son frère Théo, 1882)




Je n'ai pas le talent de Van Gogh ni ne suis non plus torturé par son même désespoir mais je navigue dans ces eaux là en ce moment et la vie ne me parait pas si utile que ça.


“What am I in the eyes of most people: a nonentity, an eccentric, or an unpleasant person. Somebody who has no position in society and will never have; in short, the lowest of the low. All right, then. Even if that were absolutely true, then I should one day like to show by my work what such an eccentric, such a nobody, has in his heart.
That is my ambition, based less on resentment than on love in spite of everything, based more on a feeling of serenity than on passion.
Though I am often in the depths of misery, there is still calmness, pure harmony and music inside me. I see paintings or drawings in the poorest cottages, in the dirtiest corners. And my mind is driven towards these things with an irresistible momentum.”

(letter from Vincent Van Gogh to his brother Théo in 1882)


I don't have Van Gogh's talent and my despair isn't usually as deep as his but I feel a lot of sympathy with his torments at the moment and I'm not sure life is such a useful thing after all.


1 commentaire:

Sev et François a dit…

Et moi quand je regarde les tableaux de Marcel, "ramadan" ou autres, je me dis "Putain c'est beau la vie quand-même !"
Marcel, il y a un peu de Fante (père et fils), de Bukowsky, et de Burroughs en toi. Ce sont mes lectures du moment, pas très gaies, mais terriblement plein de vie.