dimanche 31 juillet 2011

peinture sous marine




Voilà ce que donne le premier essai. Une toile de 45 cm x 55 recouverte de peinture après 55 minutes sous l'eau, soit 40 minutes de travail effectif. Pas de préparation de couleur préliminaire, le mélange ses tons se faisant sur la toile elle même, et avec les doigts seulement puisque les pinceaux raides et surtout les couteaux à peindre enlèvent autant de peinture qu'ils n'en appliquent. L'ensembe ressemble à un travail fait par un enfant de quatre ans. La prochaine expérience (la semaine qui vient) me permettra de régler le problème de la palette et donc de préparer mes couleurs avant de les mettre sur la toile, ce qui devrait permettre d'être un peu plus juste et d'aller à un stade plus avancé.

Ceci dit je ne vois encore pas très bien ce que, du point de vue du métier, peindre sous l'eau peut vraiment m'apporter. La satisfaction de pouvoir le faire, oui; la satisfaction de peindre dans des conditions différentes que celles rencontrées par le peintre moyen, le "fun" en d'autres termes, la satisfaction également d'avoir pu faire plaisir à une équipe, et celle du Nyamba club aura été particulièrement enthousiaste et sympathique; mais je ne trouve sous l'eau ni les couleurs vives et chaudes que j'affectionne, ni surtout les contrastes. Par contre je vais sans doute investir dans un appareil photo qui me permette de saisir tout ce qui me fascine dans le monde du silence, à savoir l'infinie variété des formes, des matières et des textures, lesquelles suscitent l'envie de faire mille et une compositions. La couleur, la lumière, les contrastes, ma foi, j'en ferai mon affaire une fois revenu à l'atelier. Histoire à suivre donc.


peinture sous marine



lundi 11 juillet 2011

aristocratie


"Les oeuvres d'art sont les lettres de noblesse de la seule aristocratie, celle qui a ses ancêtres devant elle." RAINER MARIA RILKE

Je n'ai jamais rien lu de Rilke mais je sens que je vais m'y mettre parce qu'une phrase comme celle là c'est exactement ce que de temps à autre j'ai besoin d'entendre; et de croire.

Je me suis fais traiter d’égoïste, plusieurs fois, par une aristocrate locale, importée, adjonction à une grande famille autrefois un petit peu régnante, fascinée par le verbe, familière des réseaux, érudite de grande stature, imprégnée d’humanisme et de sens de l'histoire mais hélas toute entière tournée vers la politique, le politique, les politiques, bref, et surtout ici, tout un petit monde jacassant, complaisant et imbu de sa descendance d'ancêtres qui furent sinon grands, du moins au dessus de la plèbe qui les entouraient. Aristocrates poil aux pattes mal remis de leur déchéance et ressassant sous toutes les formes au mieux la tristesse, au pire la rancœur de ne plus pouvoir imposer à leurs féaux les volontés et le pouvoir que leur avaient concédés leurs maîtres.
En quoi leur égoïsme se distingue-t-il du mien, qui veut construire, qui veut léguer, qui veut faire œuvre? Rilke à la rescousse! qui donne à l’œuvre statut de lignée et fonction génitrice. Que Dieu le bénisse!

Rembrandt était égoïste, et Picasso et Michel Ange et Hokusai... S'ils ne l'avaient été qui se souviendrait d'eux? Et quelle influence auraient-ils eue dans le changement du regard des hommes sur le monde? Siècle après siècle la politique n'apporte rien; elle ramène les sociétés au même point de départ, celui du désordre qui rend la politique possible. Siècle après siècle l'art a au moins le mérite d'inventer et donc de découvrir en permanence. Au sommet de son influence un politique est un despote; au sommet de son art un artiste est un maître. La dynastie fondée par Léonard survit encore aux Médicis.

Monsieur Rilke, merci