lundi 30 novembre 2009

Un peu de changement




Deux tableaux nouveaux pour changer. Toute une série comme ça va venir. Du noir, du blanc, un peu de couleur, et on va essayer de s'en sortir avec ça pendant quelque temps.

mercredi 4 novembre 2009

vieux dessins encore.....





Je reviens d'une semaine à Madagascar. Majunga plus précisément. Nouvelles scènes, nouveaux décors, nouveaux espaces surtout. Vastes, arides et teintés de rouge au sud de la ville, faisant immédiatement penser à l'Australie; il y a même des eucalyptus. Avenues rectilignes et spacieuses que les pousse pousse et les piétons encombrent plus que les voitures. Demeures qui furent coloniales et qui ne sont plus que des grandes décrépitudes. Immenses marchés animés du matin au soir par une foule active, besogneuse, colorée. Longue esplanade où tout Majunga descend prendre le frais le soir, la moitié de la population déambulant devant l'autre moitié assise sur le parapet. Le vieux port et les vieux boutres servis par des jeunes matelots chargeant des vieux cageots dans des gros vieux camions. Voilà pour les images nouvelles, voilà pour les plaisirs.
Pour le reste je n'ai pas aimé tant que ça.
Pas un regard, pas un seul regard qui ne me jauge, me soupèse, m'évalue, estime ce que je vaux et combien on peut espérer me soutirer. "normal, ils sont pauvres!" Normal, peut-être, mais insupportable.
Pas un sourire, pas un seul sourire de jeune femme qui n'accroche, aguiche, séduise et espère, espère, espère que le Blanc qu'on cajole, plus très jeune et pas trop propre, sera celui par lequel arrivera la sécurité, un revenu régulier, un mariage, une maison peut-être et un séjour en métropole et la gamine sourit et la gamine minaude et la gamine s'esclaffe et la gamine passe la soirée de sa vie et la gamine espère, espère, espère... "Normal, les femmes n'ont aucun autre avenir!" Normal, peut-être, mais insupportable.
Madagascar c'est bien parce que tout est moins cher! Ces retraites étriquées qu'on fait durer plus longtemps chez ceux qui gagnent 50 Euros par mois. Ces petits blancs pansus, ces radoteurs, ces alcooliques accros à leur Ricard, ces tyranneaux de province, grandes gueules et fesse mathieu, ces fins de règne, ces rires gras et complices autour des dernières gouttes de sperme et de libido. Normal, peut-être, mais insupportable.
J'ai l'impression d'avoir vieilli.

dimanche 11 octobre 2009

Vieux tableaux angevins

maison des bords de Loire

des bûches

mur d'ardoises et fleurs


un puits en ardoises

Blocs d'ardoise

jeudi 1 octobre 2009

QUELQUES VIEILLERIES




J'ai fait un peu de ménage récemment et ouvert un classeur auquel je n'avais pas touché depuis des années. Des dessins, des études, beaucoup de portraits puisque c'est avec eux que j'ai le plus appris à dessiner. Tous ont plus de dix ans et quelques uns sont dans un pauvre état. J'ai été souvent content de les revoir. Je me souviens des noms, des endroits, des circonstances. Pendant quelque temps c'est eux que je vais publier. A vous de voir.

mercredi 16 septembre 2009

Hello, I'm back!




Et voilà! Retour à la maison sinon au pays. Ca continue à me faire drôle de dire que ma maison est ici parce que c'est en Anjou que ma maison devrait être mais c'est ainsi. C'est bien la preuve que je me sens encore un peu étranger à Mayotte et que Mayotte n'est donc pas encore un vrai département.
Oups! Ne revenons pas sur le sujet. Il a dailleurs beaucoup moins d'importance. J'ai encore assez souvent envie de quitter Mayotte pour quelque temps mais je ne vois vraiment pas ce que j'irais faire en France à temps complet. Si j'avais une maison en France je m'empresserais de la louer à quelqu'un d'autre. Un hangar je veux bien; chauffable si possible, avec juste un coin pour dormir et m'y laver. J'arrive, j'ouvre et je travaille. J'y reste entre deux et quatre mois, pas beaucoup plus, je produis trente ou quarante toiles et je reviens vite fait là où il fait plus chaud et là où, département ou pas département c'est encore un peu plus le bordel que chez nous, chez nous où tout il est propre, tout il est rangé, tout il est prévu, même la grippe inoffensive, tolérance zéro, risque zéro, responsabilité pas beaucoup plus, et originalité des idées zéro pointé. Est-ce l'époque qui veut ça? Ou moi qui devient de plus en plus con? D'autant plus que ces choses là, m'a-t-on dit, ne s'arrangent pas avec le temps.Dans le dernier quotidien que j'ai lu avant de partir, le "Courrier Picard" je crois, mais le Courrier de l'Ouest aurait pu titrer la même chose, un journaliste remarquait que, pour la première fois en France un jeune de 25 ans qui n'était ni diabétique ni obèse ni hypertendu ni alcoolique ni juif ni musulman ni membre du PS, était décédé des suites de la nouvelle grippe, ce qui a autorisé le Courrier Picard à titrer: "Un jeune homme en bonne santé meurt de la grippe H1N1" Bon. Çà ne peut pas être que moi; ça doit aussi venir de l'époque.
Çà m'a fait plaisir de rentrer à Mayotte. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de gens qui me font des sourires et qui me disent bonjour. "Si vous voulez qu'on vous aime, nous dit le dicton, mourrez ou partez en voyage." Cette deuxième solution me réussissant j'attendrai quelque peu avant d'essayer la première. J'ai beaucoup bougé pendant ce séjour. Beaucoup plus bougé que peint, du moins le premier mois. Mais j'ai peint un peu aussi, une fois que mon oeil s'est habitué à la monotonie des paysages du marais vendéen et à leur totale absence d'intérêt. Les tableaux d'aujourd'hui sont ceux que j'ai faits cet été. Un tableau angevin, celui de la coulée de Serrant, pour les connaisseurs, s'est glissé dans le lot. Je serai heureux, naturellement, de lire vos commentaires.
Ca va suffire pour aujourd'hui; on se revoit plus tard. Bonne soirée à toutes et à tous.




lundi 22 juin 2009

gueule de bois; lendemain d'expo

Moustoifa

Racines

Pas un mahorais, ni bien sur une mahoraise. Une poignée d'anjouanais avec leurs épouses métro et quelques comoriens faciles à trouver parmi les cadres de Sandragon.J'aurai passé seize ans à Mayotte, enseigné quatre ans à deux douzaines de classes, j'aurai aidé à s'entraîner cinq équipes de foot, dont une hissée à la division supérieure à la fin de la saison, j'aurai peint plus de 800 tableaux en seize ans et je n'ai vu hier soir pas un ancien ami, pas un ancien élève, pas un ancien footballeur. Beaucoup m'avaient promis; croix de bois croix de fer, sur la tête de ma mère, aucun n'a tenu. Nous sommes à Mayotte. Indubitablement.

Très peu de questions; pas une demande d'interview. L'intérêt des médias diminue d'année en année. Pas un journaliste de RFO non plus, ni de radio ni de télé. Soixante tableaux correctement exécutés, ce qui partout est rare, sérieusement et individuellement encadrés, ce qui est encore plus rare, présentés dans un endroit vaste, lumineux et passant, rarissime dans toute la région et pas si fréquent ailleurs et croyez-vous que les ronds de cuir incapables de RFO se soient fendus d'un seul coup de fil? D'une seule question? D'une seule visite? RFO est composée de fonctionnaires incultes vantards et inamovibles. Quelle intelligence, quelle idée nouvelle peut-on trouver dans un panier pareil.

Pas un membre de l'intelligentsia locale, ni du côté de la préfecture ni du côté de la collectivité. Et ne s'est pas fait connaître un seul professeur d'arts plastiques. Décidément les élites ne m'aiment pas. Ont-elles plus de goût que moi? C'est pas gagné. -La seule bonne chose de la soirée c'est que, tétanisés sans doute par la munificence de la prestation ils sont restés sans voix et, pour la première fois peut-être aucun de ces discoureurs inutiles n'est venu me faire des critiques ou me donner des conseils
(pour mon bien)

Deux solutions ce soir 1-- je suis nul et ça doit se voir puisqu'aucun membre de l'intelligentsia cultivée ne me courtise.

2 --Les nuls ce sont les autres, tous ceux et celles cités plus haut

Ce sont les niais bien sur qui ont tort mais même cette éblouissante vérité ne suffit pas à me rasséréner. Je suis fatigué, vraiment fatigué.

J'envisage aujourd'hui très sérieusement de quitter Mayotte, une île où je n'aurai jamais connu d'attaches, où je n'aurais entendu que des exigences, connu que des déceptions, des fanfaronnades, des trahisons. Une île peuplée à 98% d'enfants gâtés et envieux qui passent du temps à nous dire qu'ils ont souffert alors qu'ils n'ont jamais vraiment souffert puisqu'ils n'ont jamais eu moins d'une année sur l'autre. Souffrir ce n'est pas ne pas avoir (réflexe d'enfant capricieux); souffrir c'est avoir eu et ne plus avoir. Il suffit de demander aux voisins. La maturité des peuples passe peut-être par là.
Je suis fatigué de lutter seul alors que me quitte progressivement tout espoir de pouvoir transmettre ce que je sais au premier volontaire venu. Ce que je suis ne séduit plus; ce que je fais ne séduit pas. Il est temps de songer à partir. J'ai envie de dormir longtemps, longtemps; le plus longtemps possible


ruelle de Mutsamudu



la femme en jaune

samedi 6 juin 2009

Invitation à un vernissage et un concert


Ceci est, pour les lecteurs et lectrices de mon blog, une invitation à un vernissage.
Il aura lieu le dimanche 21 juin, à 19 heures, dans la galerie marchande de Jumbo Score, ouverte pour l'occasion.

La photo ci-dessus représente le chanteur Langa (avec la guitare) et son comparse et disciple Bokelo; Langa est aveugle depuis toujours.
Le tableau fait 2 m x 1,50m. C'est le dernier grand format d'une série qui en comporte cinq et qui constitue mon "portrait de Mayotte".

Ce tableau ne sera pas à vendre au moment de l'expo. Entre Langa, Bokelo et moi il a été convenu que le prix de la vente du tableau sera partagé en trois parts égales, une pour Langa, une pour Bokelo et une pour moi. Il a également été convenu que c'est moi qui déciderai de l'occasion où ce tableau sera vendu. Un jour, s'il plait au Ciel, il trouvera acquéreur fortuné, aux enchères probablement, et si nous ne sommes plus de ce monde nos enfants se le partageront.

Pourquoi Langa?

A cause d'un cri pour commencer; dans l'une de ses chansons; un cri long et fort qui m'a fait frissonner un soir, lors d'un de ses concerts. Un cri comme en poussent de temps à autres la plupart des chanteurs africains, tel Salif Keita par exemple, un cri avec lequel le chanteur se donne, s'expose et rassemble. C'était il y a plus de dix ans et c'était la première fois que j'entendais Langa. J'ai eu ce soir là la certitude d'un homme authentique, généreux et puissant.
Puis je l'ai vu. Je l'ai vu chantant, je l'ai vu aveugle.
A quoi occupe-t-on un enfant aveugle, à la campagne? Personne ne sait quoi faire et tout le monde est bien embêté. Par contre un enfant aveugle qui aime chanter et faire ses chansons on le laisse chanter. Et c'est sans doute à sa cécité que Langa doit d'être ce qu'il est, un homme entièrement libre de lui-même et de sa création.

Au pied de Langa se trouve une de ces briques de vin bon marché qu'on achète pour pas cher dans les boutiques qui ferment tard le soir. Langa ne se déplace ni ne chante sans sa brique de vin. Lorsque j'ai eu envie de faire un portrait de Langa j'ai aussi eu envie de dessiner la brique de gros vin rouge. Il ne viendrait à l'idée de personne de représenter Marley sans son pétard et ce qui est bon pour Marley est bon pour Langa. Je lui ai bien sur demandé ce qu'il en pensait, lui précisant que je me plierais volontiers à son choix. Il m'a répondu que c'était moi l'artiste et que c'était donc moi qui choisissait. C'était parole d'homme libre et la brique de gros vin sera donc sur le tableau.

La photo ci-dessous est celle de mon tout dernier auto portrait. Le dernier date de quatre ans maintenant et lorsque mes visiteurs le voient dans l'atelier ils me regardent et comparent, automatiquement, et les plus mesquins d'entre eux me disent que "je me suis arrangé". Il était donc temps de faire une mise au point.

J'espère vous voir le dimanche 21, à 19 heures donc.
A bientôt


vendredi 15 mai 2009

Marcel il est gentil


Marcel il est gentil.



J’aurai au moins gagné ça.

« Mais l’émotion ! Marcel ; l’émotion !... Elle est où l’émotion ?? »

Derrière son micro Mademoiselle Abassi s’agite. Paupières et cils, tête toute entière, épaules, mains surtout, poitrine, et fessier sans doute, sur la chaise du studio, tout s’est mis à bouger, vite et sans prévenir.

« Votre coq par exemple ! Là où il est il fait quoi ? Elle est où l’émotion dans ce tableau ?! Un coq ça chante !»

Mademoiselle Abassi n’a pas aimé non plus les femmes du Debba ; les mains ne sont pas en "synchronicité" et « …elle est où la ferveur religieuse dans ce tableau ?? »

L’émotion encore et toujours, celle qui manque et qui fait qu’on s’agite quand elle n’est pas là. Sans cette émotion mes tableaux sont gentils et moi avec par la même occasion.
Ils sont gentils les tableaux du Marcel.
Mièvre. C’est le mot qui compte. Mes tableaux sont-ils mièvres ? Mes écrits et moi-même ne le sommes pas. Pourquoi mes images le seraient elles ?

Quel est l’intérêt de représenter le sordide ? Quel est l’intérêt de représenter la réalité toute entière ? Dans la réalité je choisis ce que je veux. Et ce que je veux ne correspond pas à ce que veut Mademoiselle Abassi. Moi je trie pour faire joli ; Elle, elle choisit l’émotion. Elle a le droit. Mais son émotion provient du réel ; pas d’un arrangement de celui-ci, surtout si l »arrangement est destiné « à faire joli ». Là les tableaux deviennent gentils. Voire mièvres

On me l’a déjà dit. Une Anjouanaise, un soir à Nantes. Tout le mépris du monde dans ses yeux. J’étais pis qu’un valet ; un esclave peut-être. . Je servais le beau, j’étais donc servile. Une Anjouanaise de Mutsamudu, une aristocrate. Poil aux pattes.

Rendre belle la réalité est perçu comme un mensonge voire une veulerie.
Je sais la différence entre joli et mièvre. Vermeer est joli, d'aucuns même diraient beau ; Greuze est souvent mièvre. Millet est limite limite et Franz Hals n’est jamais ni mièvre ni cu-cu, bien que tout le monde sourie toujours sur tous les tableaux qu’il a peints. Même son chien a l'air de passer un bon moment. En me rabaissant ainsi l’aristocrate Mutsamudienne exprimait sa rage que l’on trouvât beau et présentable ce qu’elle-même haïssait puisque n’y pouvant vivre. Il y a de l’envie et de la jalousie là dedans.
D’une Mutsamudienne également, mais courtoise celle-là, qui me disait que les rivières et les lessives qu’on y faisait "n’étaient pas aussi bien que ça. Loin de là!"Pas de mépris dans sa voix. Une trace de regret, de nostalgie ? Pas la moindre, sinon dans mes fantasmes. La recherche du beau et le soin qu’il exige ne confèrent ici, à Mayotte et probablement aux Comores nulle reconnaissance particulière. Nulle « émotion » pour citer Mademoiselle Abassi. Embellir le réel est une perte de temps. Un amusement dont on s’étonne qu’il puisse entretenir son homme.

C’est donc la notion de ce qui est beau qui varie d’une culture à une autre, ce qu’on savait déjà, mais, et on va dire que je radote, si tel est le cas, quel peut bien être l’intérêt d’avoir et d’entretenir des professeurs d’arts plastiques ? Au prix que ça coûte!

Sinon ça va. L’expo de juin se prépare en douceur. Celle en cours m’a valu une pleine page dans Mayotte hebdo, celui qui l’est bon celui qui l’est beau en plus de contacts renoués et de rencontres prometteuses. Histoire à suivre.

mercredi 6 mai 2009

Réflexion




A côté ça ne va pas du tout. Ca crie et ça crie dur. Le premier vrai éclat entre ma voisine et son homme date de quelques jours, quatre tout au plus. Un ton acerbe ; un ton qui met en alerte. Puis il y eut d’autres éclats, avec une sœur cette fois ci, tout aussi hard. On y comprenait le mot jalousie. Il y eut aussi un bref éclat avec une autre dame, une tante ou une belle sœur, habitant à demeure, qui a tout vu et entendu et qui bien sur n’a rien fait ni n’a rien dit . Ca se calme parfois puis ça reprend. Il y a aussi la demi douzaine de pervers polymorphes qui profitent de l’ambiance pour tester à nouveau les limites de chacun. Juste à côté on a une tante et pas loin il y a deux belles soeurs. Les mères et les enfants sont là entre elles et eux, donc chez elles et chez eux, qui criant qui piaillant et qui piaillant plus fort s’il y a quelque chose à gagner. Et tandis que les femmes vaquent à leurs affaires de mères, les hommes, certains loin d'ici, vaquent à leurs affaires d'hommes. C’est plié. Le pauvre garçon n’a aucune chance. Il négociera ou s’en ira. Denam'neyo.

Ici le foyer commence là où il y a l’enfant. Celle qui le fait et qui l’alimente.
Chez nous, les gens du Nord, il commence avec le feu ; celui qui le fait et qui l’alimente.
Question de priorité.

dimanche 3 mai 2009

Invitation à un vernissage




C'est le lundi 11 mai, à 18 heures, et c'est dans le nouvel et confortable espace d'exposition du service culturel. Juste à côté du Conseil Général

Ces trois panneaux y seront, ainsi que sept autres, plus une ou deux séries sur la progression du travail, jusqu'au tableau fini. J'espère ainsi permettre à tout un chacun, et tout spécialement au public jeune de comprendre "comment ça marche"!et peut-être de s'y intéresser.

Parallèlement je poursuis la préparation de la vraie expo, celle du 21 juin.

Soyez gentils, faites circuler l'information.

Pour ce qui est de la question de l'article précédent, Lunembul qui ne lit pas les blogs en ce moment, a donc perdu toute chance de gagner quoi que ce soit, tout comme Mickamayotte qui ne fait aucun effort. Il s'agissait de la mosquée de Sada, vue de la plage.

A plus

dimanche 5 avril 2009

visite d'atelier

Bonjour tout le monde et un bonjour spécial à Franck Vachet, dont j'ai eu des nouvelles par surprise hier seulement. Bienvenue dans mon atelier.
Dernièrement on m'a fait remarquer qu'on parlait plus politique qu'art sur mon blog et c'est sans doute un peu vrai. Comme les élections sont maintenant derrière nous et que le département est désormais bien assuré, poil au nez, on va pouvoir revenir aux choses sérieuses et je convie mes lectrices et lecteurs à faire avec moi le tour de l'atelier. Il est grand, environ 200 m2, et se compose d'une selle en béton recouverte de tôles, dont sept "tôles lumières", qui donnent une lumière très agréable pour travailler.
Quand on rentre, on voit ça.





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1


Si on regarde à gauche on voit une porte qui donne sur ma chambre et devant laquelle pendouille un fil électrique qui aurait bien besoin d'être accroché à nouveau. Je n'y pense jamais. Contre le mur, deux tableaux récemment encadrés par ma copine Véro. Au dessus de la porte, un autoportrait qui date maintenant de cinq ans et qui doit vraiment commencer à dater puisque les moins courtois de mes visiteurs, lorsqu'ils le voient, me disent que je me suis "arrangé".Un autre est en cours. A mon avis, tout artiste qui se respecte et qui respecte son travail devrait obligatoirement faire un auto portrait au moins une fois tous les deux ans. Un peu comme ces examens routiniers auxquels doivent se soumettre les pilotes s'ils veulent avoir l'autorisation de continuer à Voler. Si tu veux te dire "artiste" dessine-toi toi-même! De temps à autre. Histoire de faire le point et histoire aussi de confier à autrui le reconnaître. Tous ceux qui ne seraient pas reconnus devraient revoir leur copie, et tous ceux qui se refuseraient à l'exercice passeraient automatiquement de la catégorie d'artiste à celle de fonctionnaire; voire d'enseignant. Et ils seraient pourvus d'un fixe, avec retraite et indexation sur le coût de la vie. Na!





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2


...et si on regarde à droite on voit des tableaux en cours stockés comme on peut, derrière une table sur laquelle se trouvent mes livres référence indispensables, à savoir Rembrandt, Léonqard, Vermeer, les orientalistes, quelques impressioniste, Van Gogh, Franz Hals et des peintres de la Provence au siècle passé. Mon préféré chez les impressionnistes est Gaillebotte. Et moins ses rabotteurs de parquet que ses vues de Paris sous la pluie ou sous la neige. Personne n'a rendu Paris dans ces conditions comme lui. Rien de moins intellectuel que Caillebotte. Sinon Toulouse Lautrec, ou Van Gogh. Peu sont plus humains que lui, sinon Vermeer ou Franz Hals. Simple, humain ET beau. Une antichambre du Paradis.




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3


Espace à tout faire avant le Saint desSaints, espace où je stocke, bien sur, mais où ne stocké-je pas, et qui donne sur une porte derrière laquelle j'ai mes réserves de papier, toiles, peintures et outils divers. Le portait en cours est celui de Catherine, ma meilleure amie et ma maîtresse en peinture, à laquelle je sois d'avoir fait la connaissance de la peinture à l'huile; excusez du peu. Elle a toujours envié ma lumière, j'ai toujours envié sa pâte et l'opalescence de ses chairs. Mille hommages lui soient rendus, et toute mon amitié aussi. Derrière, un tableau avec un requin, qui est de Jack Passe, qui adore les requins, c'est ainsi, chacun son truc. Lui c'est les requins, d'autres c'est l'UMP et Frédéric Lefebvre. Et un début de copie d'un tableau de Matisse entrepris par une de mes élèves et amie, Josiane.




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4


Le coin de l'encadreuse. Une copine avec laquelle j'avais travaillé il y a quatre ans maintenant, s'est installée ici pour me faire les quarante et quelques cadres des tableaux que je prépare pour mon expo du mois de juin. Elle travaille très bien, très bien même et elle ne se répète jamais, ce que je trouve très fort. Elle a en outre une idée à la minute et ça stimule le pépère que j'ai naturellement tendance à être. Bon plan.




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5


petit coin sans beaucoup de lumière qu'adorent les araignées et les scolopendres. Je n'en sers comme endroit de stockage ou quand je passe mes enduits. On remarquera un tronc d'arbre sur la gauche. Le toit a en effet été construit AUTOUR d'un manguier, que le propriétaire, attaché à son arbre, n'a pas voulu couper. On verra également un autre tableau bleu avec un requin; autre travail de Jack Passe




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6



... quelques pas de plus et nous arrivons dans la partie la plus large de l'atelier, son sanctuaire, le refuge de l'Arche d'Alliance, là où j'angoisse mais aussi là où je ressens les plus grands apaisements lorsque j'ai réussi à régler les problèmes auxquels je suis confrontés. On dit souvent que la peinture, ou la pratique d'un art est source de nombreuses joies. C'est là propos d'amateur parce que ce genre de boulot est surtout source d'angoisses et on passe beaucoup de temps à se dire qu'on n'y connait rien. Mais la plupart du temps j'aime faire ce que je fais, je ne sais plus faire que ça, et travailler pour quelqu'un d'autre serait infiniment plus angoissant. Alors...

"Pourquoi écrivez-vous? demandait-on un jour à Garcia Marques; et il répondit: "Pour que mes amis m'aiment d'avantage." Je reprends cette réponse à mon compte tout en sachant qu'elle n'illustre que les émotions immédiates de l'artiste. Dans le fond l'artiste se fiche d'être aimé; ce qu'il veut c'est être reconnu. S'il est aimé c'est bien. Par ses amis c'est mieux. Mais s'il ne l'est pas, ou s'il croit ne pas l'être ce n'est pas ça qui l'empêchera de se mettre au travail.




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7


Ici nous sommes dans le Sanctum Sanctotum, THE endroit où je passe les deux tiers de ma vie. Je peux travailler sur trois tableaux en même temps, un grand et deux plus petits, avec une bonne lumière et de la place pour m'étaler. Le grand tableau représentera le dernier musicien traditionnel de Mayotte, avec son acolyte, ami et disciple. Son nom: Langa, et son disciple c'est Bokelo. Dieu les protège. Finition prévue pour dans deux mois si tout va bien.




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8


àdroite quand on regarde vers le fond de l'atelier, un passage peu exploitable où je stocke mes panneaux et quelques toiles en cours, et, au fond à gauche, la lumière de l'entrée de la salle d'eau.
J'y avais aussi, autrefois, un vélo d'apartement que j'ai remisé dans un endroit encore moins visible. En bas à droite la nouvelle mouture d'un auto portrait "habillé", ce qui ne correspond pas du tout à la réalioté puisque, lorsqu'il n'y a avec moi ni élèves ni clients, je vis et travaille "en ma natureté".




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9


Là on est au fond de l'atelier. Plus loin, un peu à droite et clôturant la cuisine se trouve le mur d'enceinte du stade municipal. Sympa; j'entends les buts, les cris d'enfants, la sono de temps à autre. Bonne ambiance. Derrière le frigo, sur la table, beaucoup de bouteilles vides, d'eau minérale on l'aura remarqué, qui attendent là que mon voisin vienne les chercher. Avec les bouteilles de plastique vide il fait "du business" parait-il. Où vont-elles? A qui profitent-elles? Mystère et boule de gomme. La table devant est celle sur laquelle je mange quand je ne mange pas un sandwich, et c'est ici que nous nous asseyerions prendre un café, un thé ou une bière si tu étais là en chair et en os, mon cher Franck.




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...quand on est au niveau du frigo, si on regarde à gauche on voit le coin bureau, ordinateur imprimante et papiers d'une manière générale. C'est là que je suis en ce moment mon cher Franck, tapant mon texte et choisissant mes photos. C'est là aussi que je prends souvent mes plus belles rages avec cette informatique de m... mais bon, tu connais ce genre de problèmes. Derrière la demi cloison en tôles se trouve la cuisine, qui ne présente pas un intérêt très vif, c'est pourquoi nous ne nous y rendrons pas. Même chose pour la partie toilettes et douche, qui se trouve au fond à gauche, qui est assez grande, confortable mais très rustique. Pas d'eau chaude, c'est inutile sous ces latitudes. C'est là que je nettoie mes pinceaux le soir, la journée achevée, assis sur un parpaing, le cul dans l'eau, pendant que coule une douche bienfaisante.





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... et si au lieu de regarder à gauche on regarde devant soi on voit l'atelier dans sa longueur, avec au fond la porte d'entrée, ou de sortie, c'est selon. Sur la droite, une construction maison avec des solives de 8 par 4 qui me sert de potence pour accrocher, monter ou descendre mes grands formats. Un tableau de chaque côté, je peux ainsi travailler sur deux grands formats d'un coup. Du fond de l'atelier jusqu'à la porte il y a à peu près 24 mètres.




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12


Dans cette petite pièce, qui fait à peu près 4 mètres sur 4, j'entasse les tableaux que j'ai commencés et qui ne sont pas encore finis. Sur la droite, un tableau dont on ne voit qu'une partie et qui devrait représenter une mère et ses cinq filles. Cinq d'un coup, rendez-vous compte! Je n'ai pas l'habitude de peindre les enfants, que je trouve charmants pendant trois minutes mais très vite bruyants, agités et destructeurs. Mais là, cinq filles d'un coup, plus la mère, je me suis laissé tenter. Et que des blanches: Ca aussi il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Deuxième couche sur les visages prévue dans une quinzaine de jours, et tableau fini vers la fin mai.



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... une série de démarrages dans cette petite pièce; c'est ma crise "ronds et ovales". Il y avait longtemps que je n'avais pas touché aux ronds ni aux ovales. La difficulté avec ce genre de format c'est la composition, surtout avec les ovales. Mais pour le moment ça semble avoir fonctionné. Je me demande même si je ne vais pas en entreprendre des plus grands. Histoire à suivre.
Et nous arrivons à la fin de la visite.


On fait le même chemin en sens inverse...




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... et là on se dit au revoir. Salut Franck, merci de m'avoir envoyé ton pote , et embrasse ta femme et tes petits; dis bonjour à Eric, et à bientôt en Anjou!