Lorsque je suis déprimé, ce qui m’arrive encore assez
souvent, on s’étonne et on me dit : « Mais enfin Marcel, regarde
tout ce que tu fais ! Quand tu peins d’aussi jolies choses ça devrait te
réjouir au contraire ! » Eh bien non ; ça ne marche pas comme ça.
Du moins pas chez moi. Je suis persuadé que je ne peindrais pas si je vivais
dans un monde parfait puisque je n’éprouverais aucun besoin de proposer une
autre vision de ce monde de merde et de me crever le cul 10 à 12 heures par
jour pour tenter d’y parvenir, pour un revenu bien inférieur, à l’heure, à
celui d’une femme de ménage.
Tant qu’existeront la mort, la maladie, la trahison,
l’injustice et les pauvres se noyant par milliers l’art pourra s’épanouir.
C’est en effet de la laideur du monde que l’artiste tire son énergie et que
l’art trouve sa justification. J’ai constaté mille fois qu’à chaque fois que je
suis confronté à la mesquinerie, à la cupidité, au despotisme ou à la bêtise,
mon premier réflexe, une fois le moment de colère passé est de hausser le
niveau de mon travail. En essayant de faire mieux, à chaque tableau, je tente
désespérément de prouver que je vaux mieux que ceux qui abaissent, torturent,
exploitent les petits de ce monde. 2014 et les suivantes seront moins bonnes
que 2013 et les précédentes ; mon pessimisme est absolu. Je veux bien psalmodier
des vœux de bonheur et de santé parce que ni l’un ni l’autre ne peuvent faire
de mal mais j’éprouve cependant le besoin de souhaiter « autre
chose ». Des vœux précis ; par exemple que le traité commercial
transatlantique puisse être discuté à ciel ouvert et ratifié par les
parlements, ça c’est un vœu qu’il est bon ; que soient imposées sans
ménagement retenue et transparence à ces banques qui jouent (gros) avec notre
argent avec peut-être la pendaison ou le pal, oh ouiiiiiii le paaaal !
pour chaque banquier ayant fait faillite avec l’argent des autres , autre
vœu qu’il est bel et bon ; remise en vigueur du fouet ou au moins de la
paire de claque pour chaque politicien arrivant au pouvoir grâce à nous sur des
fausses promesses qu’ils nous ont faites (mon ennemi c’est la Finance !d’abord) et
qui s’y maintiennent à force de mensonges ; la crise est derrière nous, ça
mérite pas une claque ça ? La courbe du chômage va s’inverser, elle a même
commencé à le faire ; une claque ne suffirait pas, deux seraient le
minimum. Le traité transatlantique va créer des emplois ; le pal pour
celui là. Pour régler la crise, qui est derrière nous, il faut plus
d’Europe ; le marquage au fer et vingt coups de bâton avant de chevaucher
un mule par l’arrière couvert de goudron et de plumes.
Je souhaite donc à ceux qui m’aiment et à ceux que j’aime de
connaître des petits moments de joie de ce genre ; c’est très exactement
ce qui nous permettra de tenir une année supplémentaire en bonne santé mentale.
Bien amicalement à toutes et à tous, même à ceux et celles
qui ne répondent jamais. J’ai les noms.
Bises
5 commentaires:
Bonne année Marcel. Bises froides métropolitaine !
Cette série est magnifique !
tu es injuste, un peu hypocrite, pas tout à fait sincère et tu te trompes beaucoup. Mais si ça te permet de peindre, alors...
Quant au pal pour les financiers, je crois qu'il y aurait pire pour eux, la pauvreté et le dénuement longtemps, toujours.
Bonne année 2014 à toi, il y a toujours des moments de bonheur à pêcher ici ou là.
Je t'ai dit que j'avais fait un bébé ?
Jacques
Bonne année Marcel en direct d'Abidjan et plein bonnes choses. Si la déprime te fait peindre d'aussi joyeux tableaux, alors bonne déprime,et les raisons ne manquent pas de part le monde. C'est peut-être pour ça que Ramadan se cache les yeux. Mille bises.
Merci pour tes vœux de rétablissement de la baffe.
Le problème est que lorsque l'on gifle de nos jours, il faut s'attendre au retour de bâton!
Il y a un mois, excédé par un jeune qui voulait me faire tomber de scooter, je m'arrête et lui assène une belle gauche. Résultat, tous ses amis dont l'un devait être à l'école primaire, se sont rués sur moi. Heureusement je portai toujours le casque! Moralité, quand cela fait trop longtemps qu'on laisse faire, je crois que la violence ne résout rien, ou alors il faut aller jusqu'au bout: révolution...
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