lundi 11 juillet 2011
aristocratie
"Les oeuvres d'art sont les lettres de noblesse de la seule aristocratie, celle qui a ses ancêtres devant elle." RAINER MARIA RILKE
Je n'ai jamais rien lu de Rilke mais je sens que je vais m'y mettre parce qu'une phrase comme celle là c'est exactement ce que de temps à autre j'ai besoin d'entendre; et de croire.
Je me suis fais traiter d’égoïste, plusieurs fois, par une aristocrate locale, importée, adjonction à une grande famille autrefois un petit peu régnante, fascinée par le verbe, familière des réseaux, érudite de grande stature, imprégnée d’humanisme et de sens de l'histoire mais hélas toute entière tournée vers la politique, le politique, les politiques, bref, et surtout ici, tout un petit monde jacassant, complaisant et imbu de sa descendance d'ancêtres qui furent sinon grands, du moins au dessus de la plèbe qui les entouraient. Aristocrates poil aux pattes mal remis de leur déchéance et ressassant sous toutes les formes au mieux la tristesse, au pire la rancœur de ne plus pouvoir imposer à leurs féaux les volontés et le pouvoir que leur avaient concédés leurs maîtres.
En quoi leur égoïsme se distingue-t-il du mien, qui veut construire, qui veut léguer, qui veut faire œuvre? Rilke à la rescousse! qui donne à l’œuvre statut de lignée et fonction génitrice. Que Dieu le bénisse!
Rembrandt était égoïste, et Picasso et Michel Ange et Hokusai... S'ils ne l'avaient été qui se souviendrait d'eux? Et quelle influence auraient-ils eue dans le changement du regard des hommes sur le monde? Siècle après siècle la politique n'apporte rien; elle ramène les sociétés au même point de départ, celui du désordre qui rend la politique possible. Siècle après siècle l'art a au moins le mérite d'inventer et donc de découvrir en permanence. Au sommet de son influence un politique est un despote; au sommet de son art un artiste est un maître. La dynastie fondée par Léonard survit encore aux Médicis.
Monsieur Rilke, merci
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2 commentaires:
c'est reparti!un peu d'énervement bien venu et le goût d'écrire est de retour; bientôt devrait revenir le désir de peindre. Ah Marcel! si facile à comprendre et si difficile à vivre. Avec votre dernière expo vous avez franchi un cap; une initiation en quelque sorte. Le risque encouru vous a fait plus fort puisque vous avez non seulement survécu mais réussi. Plus fort mais pas beaucoup plus malin pour autant puisque vous êtes toujours incapable de produire votre désir. Et sans doute pas beaucoup plus patient non plus; avec l'âge ces travers s'accentuent, méfiez-vous en. Mais vous êtes forcément plus fort, plus subtil aussi et votre curiosité est intacte puisqu'elle se porte sur d'autres sujets. Recommencez à travailler et ne nous présentez plus d'ébauches, courez à nouveau après le beau et ce jour là nous le saurons puisque nous n'entendrons nulle critique sur les politiciens et nul sarcasme amer sur la gentry locale, indigène ou non.
Cheers up old buddy!
Pat
Marcel est de retour ! Merci l'artiste.
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