lundi 7 octobre 2013

Moustoifa Séjour









Au moment du grand patacaisse suscité par le mariage homo je ne me suis pas privé de dire et d’écrire que la loi qui nous était proposée me choquait sur sa forme et sur son fond. Sur la forme, je n’ai jamais accepté que le même mot, « mariage », soit utilisé à la fois pour une union hétérosexuelle et une union homosexuelle. Mon argument est simple, quatre vingt quinze à cent pour cent des unions hétéros vont déboucher sur une conception alors que cent pour cent des unions homos ne produisent PAS d’enfant. Il s’agit de deux types d’union différents et dès lors, les mots pour désigner ces unions doivent être différents même si, et c’est un autre sujet, les droits des uns doivent être semblables aux droits des autres.
Sur le fond j’ai commencé à être très énervé lorsqu’est apparue l’expression « droit à l’enfant ». Je suis marié, peu importe avec qui, et j’ai donc « droit à un enfant. » Si tous les parents ont des droits sur leurs enfants personne à mon sens n’a de droit à l’enfant. Je vois là dedans quelque chose de très dangereux, de très immoral et de très pervers.

On m’aura fait remarquer à cette époque que j’étais mal placé pour donner des conseils puisque j’avais adopté Moustoifa. Or ce n’est pas un enfant que j’ai adopté mais un adulte. Ce n’est pas d’un enfant dont j’avais besoin mais d’une descendance. Et c’est ce prolongement là que me fourniront Moustoifa, ses enfants (lui il en aura) et les enfants de ses enfants, qui s’étonneront peut-être un jour, noirs et musulmans qu’ils seront, de s’appeler Séjour, comme leur lointain aïeul, ce débile léger qui passait sa vie à peindre des tableaux. C’est sur eux que je compte pour que mon nom et mon travail me survivent. S’il plait au Ciel.

Back in the times when Gay marriage was THE conversation topic in town and elsewhere I lost no opportunity saying and writing that the coming law shocked me with its form and with its matter.
Since almost one hundred per cent of heterosexual pairings lead to the birth of offspring and since one hundred per cent of homosexual unions cannot lead to any such thing I am adamant that those two unions should be tagged by a different name. Marriage for one and something else for the other. So much for the form.
 As for the matter I was deeply shocked when people started giving married folks the “right” to have children. I am now a married person, no matter with whom, and from then on “I have the right to have children”. Parents have some rights over their kids all right but absolutely no one has “the right to have children”. Put this way such a claim, to me, is very dangerous, very immoral and very pervert.

At the time I was told that I wasn’t in any position to hold such argument since I had adopted Moustoifa. But I adopted a grown up; not a child. I had no need for a child; what I wanted was a posterity. And this descent will be given to me by Moustoifa (he will have children), his children and the children of his children who might wonder one day why, black and Moslem as they are, they’re called Séjour, just like their white and mildly defective ancestor who spent his life painting pictures. They are the ones who will make my name and works endure. God’s willing.

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