Au moment du grand patacaisse suscité par le mariage homo je
ne me suis pas privé de dire et d’écrire que la loi qui nous était proposée me
choquait sur sa forme et sur son fond. Sur la forme, je n’ai jamais accepté que
le même mot, « mariage », soit utilisé à la fois pour une union
hétérosexuelle et une union homosexuelle. Mon argument est simple, quatre vingt
quinze à cent pour cent des unions hétéros vont déboucher sur une conception
alors que cent pour cent des unions homos ne produisent PAS d’enfant. Il s’agit
de deux types d’union différents et dès lors, les mots pour désigner ces unions
doivent être différents même si, et c’est un autre sujet, les droits des uns
doivent être semblables aux droits des autres.
Sur le fond j’ai commencé à être très énervé lorsqu’est
apparue l’expression « droit à l’enfant ». Je suis marié, peu importe
avec qui, et j’ai donc « droit à un enfant. » Si tous les parents ont
des droits sur leurs enfants personne à mon sens n’a de droit à
l’enfant. Je vois là dedans quelque chose de très dangereux, de très immoral et
de très pervers.
On m’aura fait remarquer à cette époque que j’étais mal
placé pour donner des conseils puisque j’avais adopté Moustoifa. Or ce n’est
pas un enfant que j’ai adopté mais un adulte. Ce n’est pas d’un enfant dont j’avais
besoin mais d’une descendance. Et c’est ce prolongement là que me fourniront
Moustoifa, ses enfants (lui il en aura) et les enfants de ses enfants, qui s’étonneront
peut-être un jour, noirs et musulmans qu’ils seront, de s’appeler Séjour, comme
leur lointain aïeul, ce débile léger qui passait sa vie à peindre des tableaux. C’est sur eux
que je compte pour que mon nom et mon travail me survivent. S’il plait au Ciel.
Back in the
times when Gay marriage was THE conversation topic in town and elsewhere I lost
no opportunity saying and writing that the coming law shocked me with its form
and with its matter.
Since
almost one hundred per cent of heterosexual pairings lead to the birth of offspring
and since one hundred per cent of homosexual unions cannot lead to any such
thing I am adamant that those two unions should be tagged by a different name.
Marriage for one and something else for the other. So much for the form.
As for the matter I was deeply shocked when
people started giving married folks the “right” to have children. I am now a
married person, no matter with whom, and from then on “I have the right to have children”.
Parents have some rights over their kids all right but absolutely no one has “the
right to have children”. Put this way such a claim, to me, is very dangerous,
very immoral and very pervert.
At the time
I was told that I wasn’t in any position to hold such argument since I had
adopted Moustoifa. But I adopted a grown up; not a child. I had no need for a
child; what I wanted was a posterity. And this descent will be given to me by
Moustoifa (he will have children), his children and the children of his
children who might wonder one day why, black and Moslem as they are, they’re
called Séjour, just like their white and mildly defective ancestor who spent
his life painting pictures. They are the ones who will make my name and works
endure. God’s willing.
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