lundi 8 juillet 2013

lanceurs d'alerte/bearers of bad news


Le tableau ci-dessus a été peint en 1871 par Leconte de Nouy et représente Pharaon pas content du tout des nouvelles que les messagers viennent de lui amener et qui a passé par l’épée les trois grands gaillards gisant à terre. Pif, paf et paf. En ces temps obscurs il ne faisait pas bon être porteur de mauvaises nouvelles. Un peu comme aujourd’hui d’ailleurs et je ne peux m’empêcher de penser à Bradley Manning, Julian Assange, Edward Snowden, que l’on appelle maintenant « lanceurs d’alerte » et auxquels il faut ajouter Jérôme Kerviel.
     Que la torture existe en cas de guerre et même un peu en temps de paix, que les nations s’espionnent les unes les autres est depuis très longtemps un secret de polichinelle mais avec les courriers électroniques qu’ils avaient subtilisés les trois premiers messagers ont véritablement prouvé ce que tout le monde savait ; quant à Kerviel il ne s’est lui non plus pas enrichi personnellement et il n’a jamais rien fait d’autre qu’utiliser à fond tous les outils mis à sa disposition de trader par la Société Générale, même les plus tordus. Son véritable tort aura été de faire dévier le mécanisme du côté opposé à celui voulu par les propriétaires financiers de la banque. Si au lieu de les perdre il les avait gagnés ces 5 milliards qu’on lui réclame il aurait eu un bon bonus et personne n’aurait jamais entendu parler des pratiques douteuses nécessaires à l’obtention de tels gains. Impossible bien sur de gracier ces messagers de malheur ; ou même de leur trouver des circonstances atténuantes. Ce serait pour le système admettre qu’il fonctionne selon des règles criminogènes. A un moment où le quidam moyen commence à en avoir marre de se faire posséder, le système qui nous régit se trouve ainsi acculé et sans arguments puisqu’il ne peut plus nier. Il ne peut et ne pourra donc plus que faire amende honorable – je dis ça pour rire – ou durcir sa position, c'est-à-dire réprimer et censurer. Le dernier jugement de la cour de Versailles à l’encontre de Médiapart est la parfaite illustration de ce qui nous attend à l’avenir. Le « cause toujours » que nous autorisait la pseudo démocratie va devenir le « ferme ta gueule » de la vraie tyrannie. Va falloir faire avec. Jusqu’à la servitude finale.

Et que va faire Marcel, petit petit maître aux Comores ?
Il va faire comme tout le monde, il va essayer de survivre et d’aider à survivre ceux qu’il aime. Fort heureusement la voie est dégagée et les moyens connus. Par exemple si j’essaie de faire plus je suis mort ; et si j’essaie de faire mieux j’ai ma chance. Et ça tombe bien parce que dans un monde où il ne sera plus possible d’avoir plus on ne pourra plus qu’essayer d’avoir mieux. Pas de quoi sauter au plafond. On va donc avancer un tableau à la fois en espérant que le tableau suivant soit un peu meilleur que le précédent.

Deux nouveaux projets également ; un qui commence demain ; un autre en août. On en reparle. Bonsoir à tous.


To my English speaking friends

Translating this post would take me all night and I can’t be bothered. It deals with what happened in old barbarian times to fellows who brought bad news to the despot. Slain they were and no arguing about it. A little like Manning, Assange and Snowden. Which proves that the system we live in is increasingly despotic. That’s the gist of my post.
As a conclusion I say that since we won’t be able to have more in a very near future, and for a very long time we might as well try to have better and I hope that each one of my paintings will be slightly better than the one before. You’ll tell me.

By the way the above picture was painted in 18 hundred something by a fellow called Le Conte de Nouy and shows Pharao very unhappy about news he got from his shrivelling up frontiers.
Bye for now.

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