lundi 28 octobre 2013

Pour un ami/for a friend

"J'ai un ami qui a quinze amis. Faites moi une scène de Mayotte avec quinze boites à lettres".
J'ai trouvé la demande si séduisante que le tableau a été fait en deux semaines. J'aime ce genre d'approche. Faites moi un tableau de Mayotte pour mon mari ou ma femme ou, comme ces deux couples de policiers, pour nos enfants. Pour que plus tard ils aient un bon souvenir de Mayotte. Rien ne peut plus me rassurer que ce type de démarche. Acheter un de mes tableaux "pour quelqu'un d'autre". J'y vois la preuve la plus forte de confiance en mon travail; croire qu'à l'avenir on se souviendra à la fois de Mayotte et des donateurs. Tout ça à cause d'un de mes tableaux. Seigneur! Que nous sommes loin de ces financiers de merde! Que nous sommes loin du mesquin, du comptable, du craintif! Je peins des tôles, toutes un peu de travers, des boites à lettres un peu tordues, des rues poussiéreuses, des cailloux, et c'est CA qu'on achète pour faire plaisir, pour laisser une trace! Ce sont des commandes comme celles ci finalement qui m'interdisent de dire que les chefs de grosses boites sont des guignols, que les flics sont des cons, que les fonctionnaires sont tous des couilles molles. J'ai envie de dire merci. A qui, je ne sais pas mais ce soir je me sens empli de gratitude à ne savoir qu'en faire.

"One of my friends has fifteen friends. Make a scene of Mayotte for me with fifteen letter boxes."
I found that order so seducing that I painted the picture in just two weels. I love that kind of demand. Make a painting of Mayotte for my wife or my husband or, like those two policemen couples, for our children. So that later on they have a fine memory of Mayotte. Nothing can reassure me better than people buying one of my paintings for someone else. To me this is THE proof  that my work is trusted by its buyers. They believe that in the future people will remember Mayotte and the ones who made such a gift. All because one of my paintings. Lord! How far we are from shitty fucking finance! How far we are from pettiness, misery, frightfulness! It's oders like these that keep me from really believing that concerns'heads are dickheads, that all police are pigs that public servants have no balls. I feel like saying thanks. To whom, I don't know but to nonight I feel grateful and I don't know what to do with it.

2 commentaires:

Robert a dit…

Très joyeux et bien mahorais en effet!
Robert

La famille DAVID a dit…

Exquis ! Bravo Marel.