dimanche 28 février 2016

Réponse à Laurent Canavatte qui demande des idées sur la préparation de l'avenir de Mayotte; coilà ma contribution au débat



 
 
Mon cher Laurent

 

Sauf à ériger un mur tout autour de l’île (les israéliens seraient alors de bon conseil) ou  procéder à des frappes chirurgicales sur les fabriques de barques en polyester et sur les plages d’embarquement, le « problème de l’immigration clandestine » ne sera jamais résolu. Jamais de chez jamais. Et ça il faut faire avec. Ma certitude est d’autant plus forte que je l’ai entendu de la bouche même du directeur de cabinet de Chevènement, alors ministre de l’intérieur de Jospin. Il y a près de vingt ans. Posez aujourd’hui la même question au directeur de cabinet de Cazeneuve et vous aurez la même réponse ; « Nous sommes parfaitement au courant du problème, depuis l’indépendance des Comores tous les ministères de l’Intérieur sont parfaitement au courant du problème et nous savons tous, et c’est une évidence, que ce problème ne sera jamais réglé. Nous ne pouvons donc que le gérer. »

Gérer ; pas régler. C’est ce que fait l’Etat depuis 1975 et c’est ce qu’il continuera à faire jusqu’à ce que le problème disparaisse, et le problème de l’immigration clandestine sera réglé lorsqu’il n’y aura plus d’immigration, ou lorsqu’elle ne sera plus clandestine.

Autant faire avec une bonne vision de la réalité, si dérangeante soit-elle et tâchons donc de gérer ce qu’on a. Et pour répondre à ta question mon cher Laurent on sait qu’on a à faire à une bonne gestion  quand personne ne souffre trop, voire même le moins possible et on a ça plus facilement quand on a de bonnes relations avec le voisinage que lorsqu’on est à couteaux tirés. On commence donc par rendre plus facile la circulation des biens, des services et des personnes entre les quatre îles. Ca pour commencer et on encourage un petit peu la création et l’existence d’entreprises fonctionnant sur les quatre îles. Ca ne coûterait pas un sou.  Je pense à ces compagnies d’aviation ou d’assurances par exemple qui relient les quatre îles, naturellement pourrait-on dire. On commence par ça et on voit si ça aide.

Faciliter les déplacements de personnes c’est parler immigration. Il se passerait quoi si le visa Balladur était supprimé ? Ils viendraient, seraient à la charge de leur famille, n’aurait pas de boulot parce que du boulot y en a pas et presque tous repartiraient lorsque leur famille en aura marre de les voir. Ceux-là ne présentent aucun danger, aucune surcharge pour Mayotte. Dans toute la région c’est de la mouvance familiale normale. Ceux qui sont dangereux sont ceux qui sont « hors famille ». Et plus il y en a plus c’est dangereux. Il nous faut donc 1- empêcher qu’ils viennent, 2-surveiller ceux qui sont là et 3- et traiter chaque cas au coup par coup en espérant que ça se calme. Nul besoin de visa pour obtenir ça ; un contrôle de police rigoureux suffit.  

 

Simplifier. Il faut que Mayotte simplifie ses liens avec les autres iles. Et pourquoi ne pourrait-elle le faire ?Les directives européennes souvent s’y opposent. Nos élus devront donc inlassablement plaider pour que des aménagements soient consentis par Bruxelles, tant que Bruxelles durera. Obtenir quelques exceptions. Comme par exemple pouvoir acheter dans les îles d’à côté les fruits et légumes pas cher qu’on trouve en abondance  dans l’archipel. Pourquoi le petit commerce entre les quatre îles n’est-il pas facilité ? Ca coûterait quoi à Mayotte de commercer d’avantage avec les iles d’à côté ? On nous parlera  alors  à nouveau de normes européennes. Pourquoi alors Cameron obtient-il plein de dérogations aux règles européennes et pas nous ?

Reste qu’il va falloir partager et c’est partout pareil. Partager  ou protéger.

 

Mayotte est comorienne et le restera à jamais, Inch’Allah !

Mayotte est française et le restera à jamais, kem’gwavenzé !

 

Amicalement mon cher vieux journaliste

 

 

1 commentaire:

La famille DAVID a dit…

Tu retrouves ta verve !