jeudi 18 septembre 2008

conférence de presse


Conférence de presse aujourd’hui au Caribou, hôtel central local, point d’eau des gens qui consomment avec notes de frais, stalles inconfortables et sièges trop hauts. Rien à voir avec le Stanley de Nairobi ou le Raffles de Singapour. Mayotte est loin des zones de passage des grands fauves et les seules chasses qu’on y organise sont celles de la gazelle malgache ou du petit requin blanc. La conférence de presse avait lieu près de la piscine ; on y est mieux qu’ailleurs ; il y a de la lumière et les chaises sont faites pour s’asseoir. Un producteur de programme de télévision présentait sa grille pour les trois prochains mois. A ses côtés, son patron, pas un rigolo à première vue, et ses partenaires, c'est-à-dire ceux qui payent son programme. La laiterie de Mayotte, propriété d’une société réunionnaise, et SFR, société réunionnaise également. A eux seuls ces deux sponsors réunionnais financent plus de la moitié d’une émission qui s’appelle : » 100% Mayotte » Chercher l’erreur. Le Conseil Général, 100% mahorais comme il se doit, sponsorise à hauteur de 2%, ce qui n’est pas rien, et j’aimerais bien savoir quelle forme ils ont ces 2% ; son représentant était là, reconnaissable à son parler compassé, ses lunettes à fine monture et à sa chemise blanche hyper impeccable. Et il y avait les journalistes puisque c’était une conférence de presse. Presque que des femmes et presque toujours agréables à regarder, à croire que la profession, comme l’enseignement ou la magistrature se féminise à tour de bras, à moins qu’on ne réserve aux hommes les sujets plus musclés. Il y avait là Le Mahorais, racoleur, Les Nouvelles de Mayotte, racoleur ET sinistre, Télé Banga, eh oui ! et ses petits potins mondains, et deux ou trois revues chic et branchées. Et RFO bien sur, qui s’était déplacée pour écouter RFO. Encadré par ses sponsors, surveillé par son chef, Patrick Millan a fait son travail très correctement devant un parterre de journalistes aussi aimables que discrets. Pas une question ne fut posée. Pour demander quoi ? Un homme de télévision parle à des journalistes, juste avant qu’on ne leur offre boissons et petits fours, on est sous les tropiques, sur une île, exiguë qui plus est, on se reverra tous demain, ce soir peut-être, alors laissons la place aux mondanités de province.
Ce que je faisais là ? J’y surveillais mes vaches, accrochées là pour l'occasion, acquisitions toutes récentes de la laiterie de Mayotte, sponsor de 100% Mayotte ET du peintre Marcel, et j’attendais qu’il en fut dit un mot, par Patrick Millan ou par mon bienfaiteur, ce qu’ils ont fait, le plus gentiment du monde mais au journal de ce soir RFO n’en n’a pas fait le moindre cas, ce qui ne m’étonne pas d’eux. J’y ai aussi appris que je ne suis pas aimé du tout par un journaliste. On ne m’a pas dit qui mais je crois savoir qu’il s’agit d’une journaliste ; une grosse pointure. C’est bien ; la gloire arrive.

1 commentaire:

corda a dit…

Sacré Marcel !
Toujours égal à toi même ! J'adore ton franc parler et ton humour sarcastique. Hum... mais fais gaffe tu sais que sur le Net on est tous sous haute surveillance !! MDR !!
d'ailleurs je t'ai à l' oeil !
Ton pote, Jo !